Gueripel, une diversification réussie
-Spécialiste du travail des tubes sous toutes ses formes, Gueripel a opéré un virage stratégique à la fin des années 2000. La société s’est diversifiée et connaît une forte croissance depuis quatre ans.
Dans les années 1980-1990, l’industriel dépendait à plus de 80 % d’un seul donneur d’ordres : Caterpillar. À la suite de la crise de 2008-2009 subie de plein fouet par le géant américain, Gueripel s’est remis en question. L’entreprise centenaire a alors décidé de passer une certification ferroviaire dans le domaine de la soudure, selon la norme européenne en vigueur devenue indispensable pour les sous-traitants de la SNC, dont Gueripel faisait partie. “Nous avons pris un virage stratégique qui nous a permis de décrocher en 2011 un important contrat avec Alstom Transport, raconte Alain Lebre, président du directoire. Nous sommes ainsi passés de 3 M€ de chiffre d’affaires en 2013 à plus de 4 M€ en 2014.” Alors que l’activité se répartissait pour les deux tiers dans les véhicules industriels et pour un tiers dans le ferroviaire, la tendance s’est totalement inversée en quelques années. Fournisseur stratégique d’Alstom, Gueripel a signé un contrat avec le groupe jusqu’en 2020, mais anticipe déjà la suite.
La cryogénie et le militaire, de nouveaux marchés porteurs
“En 2018, nous allons aussi récupérer d’importantes commandes auprès de Caterpillar qui, suite à la fermeture de son site en Belgique, a rapatrié une partie de sa production à Échirolles, avec pour mot d’ordre de travailler avec des sous-traitants de proximité”, explique Alain Lebre. En parallèle, la PMI a également mis l’accent sur le commercial pour se positionner sur de nouveaux marchés. Depuis 2015, elle travaille pour le secteur de la cryogénie et a fourni notamment à Air Liquide des pièces pour la fusée Ariane. En 2018, elle met un pied dans le marché militaire avec entre autres Renault Trucks Defense. Gueripel investit chaque année 5 % de son chiffre d’affaires en équipements et logiciels. Elle a intégré l’an dernier une machine de contrôle par caméra 3D, un investissement de 100 k€, pour gagner en productivité et se renforcer sur des marchés hyperconcurrentiels.
F. Combier